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Zwift – L’influence du rapport w/kg – 1ère partie – Figure 8

Zwift – L’influence du rapport w/kg – 1ère partie – Figure 8

Dans la série influence des paramètres, le rapport puissance/poids ou w/kg … On tient pour acquis que ce chiffre permet de catégoriser les cyclistes. Qu’en est-il vraiment ? Commençons l’analyse …

Introduction

AAaaaahhh … En voila un beau nombre magique !!!

Un ratio permettant de ranger les cyclistes par groupes de performance. Un système parfait pour le cerveau humain qui aime bien tout ranger dans de belles cases. En plus, il est simple à calculer … Une bête division de la puissance par le poids. Encore plus simple que l’IMC qui est pourtant assez contesté.

Mais, est-ce que cela représente réellement les résultats des cyclistes sur Zwift? Est-ce que deux cyclistes avec un même rapport w/kg ont réellement les mêmes performances ? C’est ce que l’on va commencer à analyser dans cette article.

On respire, on se concentre et on y va !!!

La méthodologie

Encore une fois, j’ai fait appel à Pintje KLACHKOP (75kg et 225w) … Mais aussi à deux copains à lui :

  • Joe Le Jockey – 65kg et 195w
  • Bob Le Rugbyman – 85kg et 255w

Cela donne à nos trois gaillards une chose en commun : un rapport w/kg de 3 !!! Et comme ce sont de gentils bots, ils sont également capables de tenir avec précision 2 et 4 w/kg. Cela permettra d’avoir une plage d’analyse suffisante.

Dans un soucis d’équité, tout le monde aura le même matos (cadre Zwift Carbon et roues Zwift 32mm) et tournera sur le circuit vallonné Figure 8.

Qui va arriver le premier ?? Faites vos jeux !

Sachez que ce type de test est strictement interdit sur un compte classique de Zwift et que cela constitue une infraction aux conditions générales d’utilisation de Zwift. Je rappelle que des exclusions ont déjà été prononcées pour des raisons similaires. Bref, vous connaissez la chanson :

Ces tests sont réalisés par des “professionnels”, ne reproduisez pas cela chez vous … 😅

Les résultats

Voici donc les résultats de nos trois compères à 2, 3 et 4 w/kg sur ce circuit valloné :

Avec ces premières données, on s’aperçoit de trois choses :

1) Plus que tu pédales fort, plus que tu vas plus vite !!! (ça, c’est une surprise de fou …). Mais, on s’aperçoit surtout que 1 w/kg représente sur le circuit Figure 8 (sens normal) :

  • entre 2 à 3 w/kg = 11 minutes de moins;
  • entre 3 à 4 w/kg = 6 minutes de moins.

Donc, l’effet n’est pas linéaire et le gain se tasse rapidement … On avait déjà constaté ce point dans l’influence de la puissance seule.

2) C’est le plus lourd qui va plus vite !!! 😳

Et pas qu’un peu, car le gain de performance est de l’ordre de 5% entre le coureur à 65kg et celui à 85kg. Les différences sont donc très importantes :

  •  3″ à 2 w/kg
  • 2’30” à 3 w/kg
  • 2’15” à 4 w/kg

3) Malgré la baisse de l’écart en secondes, on s’apercoit que le gain de temps en pourcentage est presque constant quelque soit le rapport w/kg.

Mettons cela en image, c’est plus parlant …

Je sais … Mon graphique est magnifique ! 🥳 (j’envisage de me reconvertir dans les formations Excel). Mais, il va vous permettre d’appréhender visuellement les conclusions tirées des résultats bruts.

Donc, on confirme :

  • que le temps diminue quand le rapport w/kg augmente mais que cet avantage se tasse quand on atteint des rapports w/kg elevés.
  • que le plus léger (65kg) met toujours plus de temps que le lourd (85 kg).
  • que les trois courbes se suivent mais qu’avec l’augmentation du rapport poids puissance, elles se resserrent (l’écart diminuent en secondes, mais pas en pourcentage – cf tableau plus haut).

De plus, le graphique permet également de faire des interpolations intéressantes  : zoomons sur la partie droite du graphique et concentrons-nous sur le résultat du coureur de 65kg (le point vert). 

En suivant la flèche grise, on détermine qu’il faudrait que le coureur de 85kg développe “seulement” 3,5 w/kg pour faire le même temps que le coureur de 65kg à 4w/kg – soit 0,5w/kg d’économie … Il économise donc 12,5% de puissance à performance égale !!!

Par contre, si notre coureur de 65 kg veut faire le même temps que celui de 85 kg à 3w/kg, il lui faudrait rouler à 3,33w/kg … Soit un effort supplémentaire de 11% !!!

Nous avons pourtant mis en évidence l’inconvénient du poidsCela parait donc totalement contre-nature et en dehors de toutes logique mais :

Le plus lourd (à rapport w/kg égal) aurait donc l’avantage dans tous les cas …

Non ? Mais, attends …

… les catégories dans Zwift !!! Elles ne tiennent pas compte de cela 😳 !?!?

Et bien non ! Et c’est une des raisons qui explique qu’un coureur d’une catégorie inférieure puisse finir devant celui d’une catégorie supérieure. Comme on l’a vu plus haut :

  • un B de 85kg peut moucher un A de 65kg.
  • un C de 65kg qui veut se battre avec un C de 85kg @ 3w/kg peut se retrouver DQ (si, si … il dépassera 3,2 w/kg). 

Bien sur, il faut prendre en compte les autres raisons : meilleure gestion de la course & de l’aspiration, le matériel, etc … Mais sur une course CLM, avantage clair et franc aux rugbymen !!!

Dans ce cas là, c’est raclette tous les soirs !!! 🥔🧀🥓

Non plus ! Le poids reste un handicap si il n’est pas compensé par une hausse de la puissance … Et malheureusement, le gras ne produit pas de watts !!!  

Donc, désolé … Mais, la raclette ne rentre toujours pas dans la catégorie alimentation de champion ! 

L’explication (du moins le début …)

Ne vous torturez pas, la réponse est simple :

On sait que la puissance apporte un avantage, et que le poids apporte un inconvénient … C’est simplement qu’à même rapport poids/puissance, un coureur plus lourd tirera toujours plus de bénéfice du surplus de puissance que de l’excédent de  poids.

C’est le pourquoi est plus complexe à comprendre …

Pour cela, je vous propose de faire les mêmes tests sur deux parcours où l’influence du poids devrait être totalement différente :

Mais ça, c’est pour le prochain épisode !

D’ici là, un doliprane pour la migraine, une soupe (pas de raclette) et couché tôt …

Suivi des versions

  • 18 novembre 2020 : Publication initiale
  • 20 novembre 2020 : Corrections diverses et ajout des liens vers les circuits

A propos de l'auteur

Bertrand PASQUIER

En recherche permanente d'une réponse à la question "Combien de vies dans une vie ?" ... Ou comment concilier sport, travail, famille, amis & passions !

3 commentaires

  1. Damien

    Du coup on attend la suite, j’imagine qu’en montée l’avantage sera au poids plume.

    Réponse
  2. JEROME SAINSON

    Salut Bertrand,
    Vraiment une analyse poussée et très intéressante, et qui surtout m’explique un peu mieux pourquoi en tant que “joe le jockey”, j’ai toujours l’impression de pousser plus de W/kg sur les parcours roulant, que mes camarades autour.
    En regardant après course sur zwift power, je vois bien dans les classements aussi que se sont les “gros” qui sont devant, ou qui pour un même temps que moi, ont généré moins de W/kg.
    Pourtant je reste le plus souvent au chaud dans les roues (en catég B), donc au max de la draft possible.
    Je me disais qu’en montagne (Alpe du zwift), j’allais prendre l’avantage, mais non, tout au mieux je fais jeu égal en terme de W/kg.
    Quand aura t-on la chance de voir la suite de ton analyse avec la montagne ?

    Réponse

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